Chère lectrice, cher lecteur,
« On ne peut pas ne pas communiquer » soutenaient Paul Watzlawick, Janet H. Beavin et Don D. Jackson dans leur théorie de la communication (Paul Watzlawick, Janet H. Beavin et Don D. Jackson, Menschliche Kommunikation – Formen, Störungen, Paradoxien, 13e édition inchangée, Berne 2017, p. 60 ; voir aussi l’éd. en français : Une logique de la communication, Seuil, coll. Points, 2014). Les tribunaux communiquent également de diverses façons – et on communique sur eux. Cette édition spéciale est dès lors consacrée, elle aussi, à la communication judiciaire ; elle apporte un éclairage de cette thématique sous ses différentes facettes et en adoptant différents points de vue.
Markus Metz rend compte des expériences qu’il a faites avec les tribunaux en matière de communication. Patrick Guidon commente, dans la rubrique Colonnes ASM, les changements survenus dans la communication judiciaire et les stratégies possibles pour faire face à ces nouvelles circonstances, pour attirer ensuite l’attention, dans une autre contribution, sur l’accent fort, porté par les tribunaux saint-gallois, à leur travail de relations publiques. Bénédict Winiger préconise, en tant que chercheur, une communication active par les tribunaux. Peter Josi, comme porte-parole du Tribunal fédéral, y décrit la communication judiciaire.
L’exposé de Kathrin Jacober traite les éléments de base importants et les limites juridiques de la communication des tribunaux. Le droit à une audience publique fait l’objet de la contribution de Christian Huber. Celle de Thomas Hasler traite du huis-clos (exclusion du public) dans les procédures pénales.
Daniel Hürlimann et Daniel Kettiger présentent les résultats d’une enquête sur les pratiques de publication de la jurisprudence dans les cantons. Peter Guyan plaide en faveur de l’adoption de spécifications fédérales uniformes, à l’intention de toutes les instances, pour publier les décisions judiciaires électroniquement.
Anne-Sophie Papeil décrit les interactions entre la communication judiciaire et la perception qu’en ont les parties à un procès. Claudia Jacober montre comment les tribunaux de première instance communiquent avec les autres autorités.
Mascha Santschi soutient la thèse selon laquelle « la critique de la justice exprimée publiquement fait partie du risque professionnel des juges » ; elle en tire des suggestions pour optimiser la communication judiciaire. Anne Sanders et Luc von Danwitz examinent en profondeur l’acceptabilité et les limites de la critique de la justice.
Thomas Stadelmann donne – d’une manière nouvelle et pertinente – un aperçu illustrant l’utilisation des nouveaux médias par les tribunaux, les associations de juges et les membres de la magistrature. Christian Schrader et Carsten Schütz présentent les développements actuels concernant l’ouverture médiatique des audiences judiciaires en Allemagne.
Jens Piesbergen fait un rapport sur le projet Justitia 4.0, qui vise à mettre en œuvre, dans les années à venir, le trafic juridique électronique et la gestion des actes juridiques validés, respectivement des dossiers électroniques dans toute la Suisse. Jacques Bühler montre les conséquences de la digitalisation dans le travail des juges et c’est de l’importance particulière de Justitia 4.0 dans la procédure administrative dont traite la contribution d’Isabelle Häner.
Bettina Mielke, Caroline Walser Kessel et Christian Wolff présentent les résultats d’une étude sur l’utilisation des visualisations dans les juridictions suisses.
L’Observatoire de la Commission de Venise met à nouveau à disposition un choix de comptes rendus des médias au sujet de la jurisprudence des cours constitutionnelles.
La 44e mise à jour de la bibliographie informe des nouveautés au sujet des monographies et articles de revues parus dans les domaines traités par la Revue des juges.
Enfin, cette édition vous informe de l’initiative populaire concernant l’élection des juges fédéraux/ales, lancée le 15 mai 2018.
Nous vous souhaitons une lecture inspirante de cette édition spéciale !
Stephan Gass, Sonia Giamboni, Andreas Lienhard, Hans-Jakob Mosimann, Annie Rochat Pauchard, Thomas Stadelmann