Jusletter

Chère lectrice, cher lecteur,

L’intelligence artificielle est-elle un meilleur juriste ? Le T-Shaped Lawyer devrait-il apprendre à programmer, autrement dit, à quoi ressembleront les études juridiques de l’avenir ? La création et l’envoi de documents Word pour le travail juridique sont-il toujours lege artis, ou alors, comment la rédaction de documents actuellement orientée papier et MS-Word se fera-t-elle dans le futur ? Où trouve-t-on les Blockchain et les Smart Contracts et quel travail reste-t-il encore au juriste à la fin de la journée ?

Ces questions-là, et beaucoup d’autres, ont été abordées par environ 170 participants au 4ème Weblaw Forum LegalTech à Berne le 3 mai 2018. L’édition actuelle de Jusletter est consacrée à cette conférence et à son sujet principal, les LegalTech, intitulé « Taten statt Worte. » (des faits plutôt que des mots).

Les présentations sont publiées sous forme de podcasts référençables (avec proposition de citation). Deux contributions, écrites par Simon Ahammer et Gian Sandro Genna, présentent les positions de la table ronde sur le thème « Un avocat doit-il être capable de programmer aujourd’hui ? ».

Daniel Pfäffli offre, dans son rapport de conférence, un aperçu de cet événement et des présentations individuelles.

Dans le cadre d’un vaste « challenge », « Case Cruncher Alpha », doté d’une intelligence artificielle (IA), a battu clairement plus de 100 avocats de Londres avec un taux de succès de 86% contre 62%. L’IA remplace-t-elle le travail des juristes ? Si oui, dans quelle mesure ? Ludwig Bull, directeur scientifique de CaseCrunch Systems Ltd Cambridge, explique ce challenge dans sa présentation et montre ce que l’IA en droit signifie actuellement et quel est l’état d’avancement des travaux. Le Tages-Anzeiger du 26 mai 2018 a consacré à cet intervenant un article intitulé « Der Roboter-Anwalt ist da » (l’avocat-robot est là).

La « Document Automation » lege artis va bien au-delà de l’automatisation des processus et du paramétrage des variables. Un mot-clé dans ce contexte est la « de-word-isation ». Philipp Roth, CEO et co-propriétaire de taxlawfactory Sàrl, et Franz Kummer, co-fondateur et CEO de Weblaw SA, montrent à quoi ressemble la « Document Automation » lege artis et vers quelle aventure elle nous conduit.

Pourquoi les Blockchain et les Smart Contracts nous occuperont-ils encore ces prochaines années, autrement dit comment changeront-ils nos activités ? Salvatore Lacangelo, avocat, COO et Chief Digital Officer chez Bär und Karrer, montre comment la technologie Blockchain va, bien au-delà du domaine de la monnaie numérique, changer la manière d’appréhender le commerce, la sécurité et la confiance. Andreas Glarner, Legal Partner chez MME, présente aux participants du Weblaw Forum le « setup » et les domaines d’application des Smart Contracts. Combien reste-t-il de temps avant qu’ils ne remplacent la forme écrite établie des contrats ?

Roland Mathys, partenaire chez Schellenberg Wittmer, traite, dans sa présentation, de l’e-discovery transfrontalière. Dans de telles procédures, les entreprises sont confrontées à des questions de protection des données, de secret professionnel et de « Blocking Statutes », comme on les nomme en bon français.

En raison d’un problème technique, l’exposé de Leo Staub, directeur académique Law & Management à l’Executive School de l’Université de St-Gall, sur la transformation numérique comme défi pour le leadership dans les cabinets d’avocats et les services juridiques, n’a malheureusement pas pu être enregistré. Le podcast ne peut donc pas être visionné.

Qu’est-ce que le T-Shaped Lawyer, autrement dit, l’avocat de l’avenir devrait-il être capable de programmer pour survivre dans la vie quotidienne numérisée et automatisée ? Ces questions ont été discutées au Weblaw Forum LegalTech dans le cadre de la table ronde intitulée « Un avocat doit-il être capable de programmer aujourd’hui ? » avec Nora Teuwsen, Group General Counsel des CFF, Simon Ahammer, avocat chez Jöchle & Ahammer à Munich, Gian Sandro Genna, avocat et propriétaire de Jusonline SA, et Ludwig Bull. Simon Ahammer et Gian Sandro Genna ont également donné leur avis à ce propos dans leurs deux contributions.

Je vous souhaite beaucoup de plaisir à lire et à regarder les podcasts.

Franz Kummer

 

Réservez cette date ! Prenez déjà note du 5e Weblaw Forum LegalTech qui aura lieu le 16 mai 2019.

Pour les personnes intéressées par les LegalTech : vous trouverez, sur legaltech.weblaw.ch, tout ce qui concerne les technologies qui automatisent, facilitent et modifient le traitement ou l’accès au droit. Des webinaires bihebdomadaires sur le sujet et des podcasts gratuits y sont également disponibles.

Série de podcast sur les « Blockchain » : la série de webinaires « Blockchain » s’est déroulée du 27 février au 10 avril 2018. Cette série de podcasts est disponible au téléchargement à l’adresse suivante : podcasts.weblaw.ch/blockchain_module/blockchain_info.html.

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