Les expériences qui peuvent être faites grâce aux évaluations de la NGP sont influencées par les choix stratégiques opérés pour introduire la Nouvelle gestion publique. S'il s'agit d'évaluer un projet-pilote afin de prendre des décisions de principe au niveau politique, c'est l'aspect des prestations qui retiendra l'attention. Si, par contre, l'introduction de la NGP a déjà été décidée, l'intérêt portera plutôt sur les enseignements à tirer des expériences faites. Dans les deux cas, l'évaluation contribue à rationaliser le débat et permet aux diverses parties prenantes d'acquérir de nouvelles connaissances. Elle peut servir à motiver des décisions ou à énoncer des recommandations sur des questions particulières. Selon les évaluations menées jusqu'à présent, les instruments NGP ont fait leurs preuves dans l'administration. Cependant, les indicateurs font encore défaut pour vérifier les effets ainsi que l'efficacité de l'activité administrative. Si l'on ne veut pas changer les rapports de force entre les politiques et l'administration, il apparaît que la professionnalisation de l'administration devra conduire à une professionnalisation de la politique.

Dans la plupart des domaines de la politique, les évaluations sont aujourd'hui monnaie courante et leur nombre continue d'augmenter. Une telle évolution amène les spécialistes à s'interroger sur la pratique de l'évaluation: quels sont les objets qui en font le plus souvent l'objet? Quel est le style d'évaluation qui prédomine? Sur quels fondements théoriques et interdisciplinaires l'évaluation repose-t-elle et quelles sont les méthodes les plus courantes? L'article d'Andreas Balthasar répond à ces questions sur la base de l'analyse de 147 évaluations effectuées entre 1990 et 2000 dans le domaine de la politique énergétique. Il en ressort, entre autre, que les techniques d'évaluation quantitatives et qualitatives se prêtent à de multiples combinaisons, démontrant indirectement la capacité des évaluateurs de tenir dûment compte des exigences de la recherche spécifique, des particularités de l'objet à évaluer et des circonstances de chaque évaluation et donc à choisir pour chaque cas particulier la méthode appropriée.

La politique et la science n'épousent pas toujours les mêmes intérêts. C'est ce que traduit l'absence fréquente de prise de mesures suite à une évaluation législative. Le présent article donne un aperçu de l'état de la recherche sur cette question, éclaire la terminologie qui lui est associée et fournit une contribution sur le sujet en exposant un cas type. L'analyse approfondie de celui-ci fait ressortir que la mise en oeuvre de mesures suite à une évaluation se heurte souvent à des conflits d'intérêts d'ordre politique, sans pour autant que l'on puisse parler de cause unique, car bien d'autres facteurs entrent également en jeu. Si l'on approfondit le problème, on s'aperçoit que la qualité de l'évaluation n'intervient qu'à hauteur de 30% dans la mise en oeuvre ultérieure de mesures législatives et que celle-ci dépend avant tout (à 70%) des personnes impliquées dans le processus. Aussi, la prise en compte concrète des évaluations ne peut passer que par l'adoption de mesures du côté de ses destinataires.

L'administration publique vit actuellement une modernisation (NPM, NGP et projets similaires) imposée tant de l'intérieur que de l'extérieur. Cette mutation prend la forme d'un processus d'apprentissage à long terme, basé sur la recherche et l'expérimentation et faisant appel à divers moyens de traitement de l'information et du savoir. La présente contribution traite du rôle et de la valeur de l'évaluation dans ce processus de modernisation et en décrit les facteurs déterminants. L'auteur arrive à la conclusion que l'évaluation du processus de réforme sert d'une part à générer les informations nécessaires au travail de controlling et d'apprentissage et, d'autre part, elle est elle-même le moteur de ce processus, car c'est par elle que passe l'apprentissage et grâce à elle qu'une nouvelle réalité est créée.